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Christian Delarue - Altermondialiste des 99% - Président du CADTM France, ex-délégué du MRAP à ATTAC
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Classisme et République sociale

Publié le 18/02/2023 à 14:51 par altermd-krisdlr Tags : classisme

Classisme et République sociale

Argumentaire pour en finir avec deux formes de classisme - large et étroite - qui sont à repousser.

« Ni classisme, ni racisme, ni sexisme » exprime dans un slogan court et net le refus d'une triple domination ou la domination de classe n’est pas oubliée, comme trop souvent. Alors que cette dernière s’universalise partout sur la planète, une certaine gauche social-libérale l’oublie.

On trouve en effet très souvent en matière de dominations (au sens large comprenant aussi oppressions et exploitations) la critique du racisme (multiforme) et du sexisme (tout aussi varié pour soutien du patriarcat) mais on voit moins le ciblage du classisme, sauf alors sous forme de discriminations ou mépris de classe ce qui en réduit évidemment très fortement la portée.

Il y a donc bien oubli par une certaine gauche du classisme au sens plus global (celui issu du propos connu de Warren Buffet) et relié à la « guerre de classe » menée par les riches, les ultra-riches de l’oligarchie (0,001%) - pour WB- certes mais aussi les riches du 1% (1).

Il importe donc de bien mesurer que le classisme comprend aussi les formes plus vastes de l’exploitation de la force de travail qui frappent largement le salariat public et privé.

Pour nous, même un cadre vu comme "dominant-dominé" dans le décile d’en-haut sous le 1% peut lui aussi subir une politique classiste venue de la classe dominante et ce même si sa fonction d’encadrement l’oblige à la répercuter contre le reste du salariat de l’intensification du travail, de l’austérité salariale, etc. Je prends la un exemple extrême sans doute contestable pour certains, mais il demeure pertinent pour montrer et pour signifier que le classisme est aussi une politique de classe qui ne saurait se réduire aux pratiques individuels ou de petits groupes méprisant des ouvriers ou employés et les discriminant, ce qui est aussi à combattre.

Dans ce fil argumentaire il me faut dire aussi que le classisme est aussi plus large que la pauvrophobie qui frappe elle les seuls plus démunis au bas de la société, notamment les sans-abris français ou étrangers, et tous ceux et celles qui n’arrivent pas à se nourrir, se soigner, etc.

Ce qui amène à évoquer un autre aspect : Le classisme, en lien avec l’entreprise capitaliste néolibérale, porte aussi destruction de la République sociale entendu comme dispositif d’ensemble comprenant les services publics, la sécurité sociale de 1946 (non dénaturée, non étatisée), la retraite par répartition défendue contre la bourgeoisie assurantielle des fonds de pensions privés. Cet vue d’ensemble est souvent omise.

« Ni classisme, ni racisme, ni sexisme » est un triptyque de gauche de résistance et d’émancipation qui n’en exclue pas d’autres. Mais si on rajoute l’homophobie, la transphobie, l’oppression des intégrismes religieux, etc alors n’oublions pas le classisme. Nous sommes entre 95 à 99% à le subir.

Les deux formes de classisme sont à repousser.

Christian Delarue

1) La ou les classes dominantes ne sont pas réduite à la seule oligarchie. Il ne faut pas mettre la barre ni trop haut ni trop bas. Ni confondre avec bloc social d'en-haut qui peut lui embrasser plus largement les 10-15% d'en-haut.